Musique Funèbre de Witold Lutoslawski

En 1954 Witold Lutoslawski reçoit une commande du chef d’orchestre Jan Krenz, en hommage au compositeur Bela Bartok pour le dixième anniversaire de sa mort. Ce n’est que quatre ans plus tard que Lutoslawski terminera cette œuvre qui sera créée en mars 1958 par l’orchestre symphonique national de la radio polonaise dirigé par Jan Krenz.

 Musique funèbre est une œuvre comportant quatre parties distinctes :

« Prologue – Métamorphoses – Apogée – Epilogue », qui s’enchainent et forment une structure en arche.

Elle est écrite sur la base du dodécaphonisme mais Lutoslawski n’en fait pas un dogme et construit sa musique par une polyphonie très fouillée. Dès le début de l’œuvre, les entrées en canon successives apportent un contrepoint très riche. L’ambiance sonore des lignes musicales peut être harmonieuse, tendue, dissonante selon les passages.

En 1959 Musique funèbre a reçu le prix annuel de l’Union des compositeurs polonais ainsi que la première place à la Tribune Internationale des Compositeurs à Paris.

Les duos pour clarinette et flute - MusEA

Witold Lutoslawski

PROLOGUE

 

Le prologue démarre avec la série de 12 notes de l’écriture dodécaphonique, interprétées par un duo de 2 violoncelles. Une autre série dodécaphonique suivra mais les 5 premières notes serviront de transition avant le démarrage de cette nouvelle série de 12 notes afin d’enrichir le contrepoint et l’harmonie qui s’en dégage.

Progressivement l’intensité musicale va s’accroitre avec l’entrée en canon des autres instruments.

La mélodie est structurée essentiellement par des demi-tons et l’intervalle de triton. Elle peut être considérée comme une sorte de marche lente

MÉTAMORPHOSES

Dans cette deuxième partie, le compositeur va structurer le mouvement en l’intensifiant par 12 variations qui vont progressivement proposer une accélération des rythmes , un développement de la polyphonie et un accroissement des nuances qui vont mener au mouvement suivant.

Début de métamorphoses

Fin de métamorphoses

APOGÉE

 

C’est la partie de l’œuvre qui marque le point culminant structuré par 32 accords constitués des 12 notes du dodécaphonisme à la fois horizontalement mais également verticalement.  Cette séquence musicale est écrite avec une unité rythmique de tous les instruments.  Les 32 accords sont construits avec des rythmes qui sur la fin vont se rallonger pour aboutir à l’unisson de l’épilogue.

ÉPILOGUE

 

A l’inverse du 1er mouvement qui débutait avec douceur ici il commence par un unisson de tous les instruments qui jouent avec une nuance extrême les 12 notes de l’écriture dodécaphonique. Suivent ensuite les 5 notes de transition

L’écriture dodécaphonique reste présente mais elle est écrite en miroir par rapport au 1er mouvement ( les intervalles qui allaient vers le haut iront vers le bas et ceux qui allaient vers le bas  vers le haut).

L’écriture en canon très resserré sur certains passages de la fin, peut évoquer l’écho, comme  le souvenir d’un proche qui viendrait s’effacer doucement

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Progressivement les instruments vont disparaitre pour ne laisser à la fin qu’un violoncelle solo qui lui-même verra sa sonorité diminuer et son rythme se fragmenter jusqu’à la suspension finale.

On retrouve pour finir l’écriture basée sur le demi-ton et le triton

 

Ici c’est la perte d’un être cher qui est marquée.

Texte de Jean-Michel Berrette

Voir la page concerts pour connaître les dates et lieux où cette oeuvre sera jouée par l’orchestre de chambre MusEA.

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