Jacques Ibert, Deux Interlude pour flûte, violon et harpe ou clavecin
Auteur de nombreuses pièces pour orchestre (ballets, œuvres lyriques, concertos et symphonies), Jacques Ibert (1890-1962) a également écrit soixantaine de musiques de film, pour Pabst, Duvivier, Orson Welles… Il composa également de la musique de chambre : quatuors à cordes, trios, quintette à vent, trio d’anches etc.
Personnalité de poids du monde de la musique, il fut directeur de la Villa Médicis (1937-1955), puis administrateur de la Réunion des théâtres lyriques nationaux (1955-1956).
Tonal, polytonal ou atonal, son style, qui combine élégance et humour, n’appartient à aucune école particulière. “Pour moi, pas de système. Tous les systèmes sont bons, pourvu qu’on y mette de la musique”.
Dans son catalogue, on relève Deux interludes pour flûte, violon et harpe ou clavecin, composés en 1946. Après un exil en Suisse et en Algérie, durant la deuxième guerre mondiale, il retrouve la composition en renouant avec une tradition française de clarté et raffinement et de petite forme. Cette œuvre pour formation de chambre est en réalité une musique de scène, écrite pour une pièce de théâtre, Le Burlador, de Suzanne Lilar, une version de Don Juan d’un point de vue féminin. Le premier interlude, Andante espressivo, contemplatif et rêveur, est un délicat menuet. Le deuxième, Allegro vivo, rythmé et dansant, évoque l’Andalousie. N’oublions pas que Don Juan se joue à Séville !
La harpe ou le clavecin (souvent remplacé par le piano), aux sonorités délicates et perlées, permettent à cet opposant à Vichy, de renouer avec une finesse baroque, loin des brumes germaniques. Le recours à la flûte rappelle l’amour de Jacques Ibert pour les instruments à vent.
La partie de violon est souvent remplacée par une clarinette, un alto ou un violoncelle.
La partition
Deux Interludes pour flûte, violon, harpe ou clavecin https://imslp.org/wiki/2_Interludes_(Ibert%2C_Jacques)
Transcription de la partie pour violon pour clarinette en si bémol.
